
BELIEVERS
Exposition Collective
Vernissage le jeudi 4 décembre à 18h
A la Galerie Kokanas
53 chemin du vallon de l'oriol
13007 Marseille
Avec :
Gérard Traquandi
Jaron Gyger
Romaric Bonne
Lina Soussi
Charlie Warde
Et si la foi n’avait jamais quitté l’art ?
Entre abstraction et figuration, ironie et ferveur, sérieux et doute, les cinq artistes invités explorent la persistance de la croyance dans la création contemporaine.
Croire selon Larousse c’est « tenir quelque chose pour vrai ». Que reste-t-il de nos croyances ? Que tient-on pour vrai ? L’humain et la science depuis longtemps on relevé les manches de la vérité.
Si l’on ne chante pas sans au-delà, de même sans doute ne peut-on peindre sans croyance. Rilke dit que Cézanne ne croyait qu’à une seule chose : « le travail ». Et en effet, à y regarder de près, l’activité artistique semble indissociable de la croyance. Non pas seulement car l’histoire l’a prouvé : que serait Caravage, Bach ou Rimbaud, sans le bon Dieu ? Mais surtout parce que d’un point de vue philosophique et phénoménologique, l’activité artistique procède d’une croyance en quelque chose qui n’existe pas. Du moins qui n’existe pas encore. Qui existe en dépit de toute apparence. Qui peut exister. Mais à quel effort ? Ainsi l’artiste fomente l’œuvre, rêve la création avant que de l’exécuter ; et qu’il semble long le chemin à parcourir vers sa vérité. Vers l’état de l’œuvre parfait, que Cézanne appelait justement « réalisation » : ce passage fugace et mystérieux lors duquel l’œuvre dépasse la précarité du rêve pour s’ancrer dans le réel si péremptoire. En cela, tous les artistes sont des croyants. C’est au nom d’une vérité qui n’appartient qu’à lui, que l’artiste se lance dans ce duel avec lui-même. Et s’il espère parvenir à triompher c’est bien au nom d’un idéal, indéfectiblement enraciné au fond de lui, en dépit de toutes nos illusions perdues. Cet idéal indistinct et pourtant si clair, certains l’appellent Beauté, d’autre l’appellent Dieu. Ainsi l’artiste, à notre heure exsangue de croyances abolies, comme l’abeille vient au verger butiner juste après l’incendie, devient l’exemple vivant de la subsistance de la « vérité ». Cette vérité qui n’appartient qu’à lui, et qui, en dépit de toutes les circonstances, doit exister. Salvador Dali dit d’ailleurs que
« Dieu loge au cœur de l’homme qui a la foi ».
A l’en croire, il en va de Dieu comme les rois, aussitôt qu’il est mort on criera :
Vive Dieu !
Sébastien Thévenet
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